SUNLIGHT DE JACK HAMMER - PROLOGUE : L'ARRIVEE

Pauline attendait sur le port, assise sur un banc, face à la mer. Les Ferry-Boat allaient et venaient, sans qu’aucun ne se ressemble à ses yeux. Tous bleus et blancs, filants sur l’eau tels des fantômes.
Pauline est une jeune femme de 17 ans, environs 1 mètre 73, frêle, les cheveux châtains tombants en cascade le long de son dos. Ses yeux bleus-gris toujours fixés sur l’eau miroitante le reflet d’un soleil, astre rayonnant. Elle portait une petite robe légère blanche s’arrêtant au-dessus des genoux, un chemisier blanc refermé jusqu’au cou, elle avait un air de petite fille sage alors qu’en fait c’était tout le contraire de ce qu’il fallait penser.
Le port se vidait, se remplissait de nouveau, les passagers allaient et venaient, embrassaient certains, prenaient un taxi, s’enlaçaient, certains pleuraient, de joie ou de tristesse, elle ne savait pas, en tout cas il y avait des larmes dans les 2 cas… Mais toujours aucune trace de la personne qu’elle attendait depuis plus d’une heure. Son portable sonna, elle l’attrapa dans le sac posé à ses pieds et lu le message qu’elle venait de recevoir :
« Désolé d’être autant en retard. Rentre à la Villa, je sais encore ou elle se trouve.
Jack »
Il ne l’avait pas oublié. La Villa Sunlight. Rien que de se dire qu’il allait directement aller là-bas l’excitait tellement !
Ses parents l’avaient laissée seule, décidant qu’à son âge, elle savait très bien se comporter en adulte et ne pas faire de conneries d’enfants. Son père l’avait quand même prévenue de faire attention aux visites surprises ! Il fallait qu’elle fasse attention à ça !
Elle frissonna, le soleil commençait à se cacher derrière d’épais nuages gris. Une tempête semblait se préparer, il n’y en avait pas eu depuis presque 2 semaines. Il fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre !
N’empêche, en y pensant, il était gonflé Jack d’arriver avec autant de retard ! Presque tout le monde était arrivé. Ils ne restaient pas à Sunlight, non, chacun avait son bungalow, il n’y aurait que Jack et elle… Dans une immense bâtisse reculée, à côté d’une plage presque jamais fréquentée, la côte ouest de l’île… Elle se leva, passa la main sur sa robe, prit son sac et partit lentement vers la Villa. Elle n’était pas pressée de rentrer, elle savait ce qu’y l’y attendait, elle allait se plonger dans la cuisine pour préparer un merveilleux plat de bienvenu à son invité !
Après 4 ans, 4 longues années d’absence, allait-il se rappeler de tous les autres ? Elle l’espérait. Sinon il allait mal se faire accueillir.
Son téléphone sonna à nouveau, un autre message de Jack :
« On est à 1 heure du port, un contretemps, une personne avait oubliée ses bagages sur le pont, ils ont du faire demi-tour pour qu’elle les récupères… Bref, j’arriverais dans 1 heure. »
Elle marcha pendant un quart d’heure, vu comment elle connaissait Jack, il avait prit le Ferry-Boat qui lui permettrait de prendre avec lui sa nouvelle moto (il à 19 ans, donc le permis de conduire et permis moto !). Elle se promit de ne rien tenter pendant qu’il serait là, pas avant son anniversaire, ses 18 ans, le 4 Août.
La porte principale de la Villa s’ouvrait devant elle, immense porte taillée dans le chêne, de part et d’autre, des murs de 3 mètres de haut empêchaient une intrusion. Avec des caméras placées un peu partout, un interphone avec caméra cachée dans le boitier, c’était bien gardé. Elle sortit la clé, ouvrit la porte et entra dans le parc de la Villa, elle suivi l’artère principale l’emmenant droit vers la bâtisse. Les petits chemins de chaque côté de l’artère donnaient sur des lieux isolés, comme un simple banc ou une fontaine. Elle se souvint que Jack appréciait la fontaine de Neptune, ils y étaient allés tous les 2 le dernier jour, juste avant qu’il ne parte subitement sans crier garde. La dernière artère menait à la piscine. Elle entra dans l’immense bâtiment, se sentit soudain seule et regarda l’heure, il était plus de midi. Elle alla dans la cuisine en passant par la porte-fenêtre. La cuisine était l’une des plus petites pièces de la Villa, elle était séparée de la salle à manger par un comptoir. Elle ouvrit le frigo et attrapa le poulet, elle allait avoir largement le temps de le cuisiner avant que Jack n’arrive. Elle prépara donc à manger, poulet avec des Spaghettis, ça allait le faire !
L’interphone sonna, elle se précipita à l’entrée pour voir sur la caméra qui était là. Un individu à moto attendait devant la porte, n’obtenant pas de réponse, il arrêta le moteur et enleva le casque de protection. Il rejeta en arrière ses cheveux noirs, d’habitudes ils n’étaient pas coiffés, mais là c’était pire, ils étaient plus longs et dans un désordre absolu ! Il leva ses yeux verts émeraude vers la caméra et fit un petit clin d’œil. Elle sourit, c’était bien le Jack qu’elle connaissait. Toujours aussi… Charmeur. Elle appuya sur un bouton, il remit le casque sur la tête et remit le moteur en route, il entra doucement dans l’allée, s’arrêta autour de la fontaine devant la maison et descendit de la moto. Il eut à peine le temps d’enlever le casque de moto qu’une jeune femme sautait dans ses bras.
« -Oulah ! Calme-toi Pauline ! Dit-il en serrant contre lui le corps de son amie.
-Tu m’as tellement manquée ! Comment ça se fait que tu n’es pas revenue ici en 4 ans ? J’ai cru que tu m’avais oubliée ? Tu te souviens de notre premier baiser ? Et la fois ou nous sommes allés à la plage tout les deux en amoureux ? Il faudra que tu sois prêt pour ce soir ! Tout le monde vient à la Villa pour fêter ton retour ! Ca ne te dérange pas j’espère ? Et comment tu…
Jack la coupait, l’attrapant par les épaules et la repoussant calmement en arrière. Il fixa le vert de ses yeux dans les bleus-gris de Pauline :
-Calme-toi. On va commencer par entrer mes affaires et nous parlerons de tout ça après !
Elle ne cessa de parler pendant qu’ils montaient les affaires dans la chambre de Jack. Et ils descendirent manger.
-Alors ? Comment ce passe la vie sur l’île ? Demanda-t-il.
-Ben… Ça peut aller… Il y a toujours quelques types qui foutent le bordel, tu vois de qui je veux parler ?
Il s’étouffa, toussa. Elle lâcha sa fourchette, se jeta sur lui et tapa de grands coups dans son dos. Il rigola, soupira et reprit son souffle.
-Merci… Souffla-t-il. Donc il y a encore Anthony et Pierre ?
-Toujours, mais ils sont avec des potes maintenant. Toujours à foutre le bordel.
-Ils viennent ce soir ? Demanda-t-il.
-J’en sais rien du tout. Si ils viennent, j’en connais qui s’occuperons d’eux.
-Ils ont quel âge maintenant ?
-Anthony à 18 ans, Pierre 17, et les autres tourne autour des 17 ans.
-En claire si je veux casser la gueule à des types, il y aura que Anthony…
-Hélas…
Elle joua avec sa fourchette, prit un morceau de poulet et l’avala.
-Tu sais Jack… Elle hésita longuement. J’ai bientôt 18 ans…
Il lâcha sa fourchette. Il savait très bien où elle voulait en venir. Elle posa une main sur la table, près de celle de Jack. Elle caressa du bout des doigts le dos de sa main. Lentement, prenant tout son temps.
-On pourra… S’aimer…
Il retira sa main, si c’était pour cela qu’elle lui avait demandé de venir chez elle, c’était vraiment une vicieuse.
-A… A moins que tu ne m’aimes plus ?
Il répondit sèchement, tellement qu’elle failli en pleurer :
-Non. Je ne t’aime plus. En 4 ans je pensais que tu avais toi aussi trouvé quelqu’un d’autre ! Réfléchis ! On a 2 ans d’écart ! Je suis en études de cinéma et même si je t’aimais, on ne pourrait plus ce voir. Je serais sans doute bientôt envoyé dans un studio en tant qu’apprenti. On ne peut pas… Ce serait faire le bien avant de retomber dans le mal…
-Comment peux-tu parler de bien et de mal ? Tu n’y connais rien ! Cria-t-elle.
-J’en sais quelque chose… De plus, même si tu as bientôt 18 ans, ce serait dangereux ! Imagine que l’on soit prie sur le fait par tes parents ! A propos, où sont-ils ?
-Ils sont restés à Paris, ils m’on laissée seule pour les vacances.
-Juste pendant les vacances ? Alors ça ne vaudrait pas la peine de s’aimer ! On se quitterait à la fin ! »
Elle se leva, repoussant son tabouret si violemment qu’il tomba sur le marbre, elle monta l’escalier et s’enferma dans sa chambre, claquant la porte avec une telle force que les vitres vibra dans toute la bâtisse. Jack resta comme si rien ne s’était passé. Il fini son poulet et dit au silence qui l’entourait :
« -C’était excellent… J’espère que tu en referas un autre avant que je ne parte. »
Il n’attendait pas de réponse, son regard resta fixe, il semblait guetter quelque chose. Il marcha dans toute la maison, le salon était vaste et bien meublé, une télévision plasma, un large fauteuil et deux canapés. Sur la table basse s’empilaient les revues et autres livres. Il passa dans les couloirs décorés de nombreux tableaux dont la plupart étaient des reproductions. Il sursauta lorsque la musique s’éleva de la chambre de Pauline, du piano, des notes lentes. Il alla à gauche et entra dans une vaste salle qui devait être la salle de gymnastique. A ce qu’il vit, elle faisait toujours autant de sport. Elle aimait crapahuter un peu partout alors que lui courait tout le temps. Ils savouraient chacun le sport qu’ils aimaient et s’y adonnaient dès qu’ils en avaient le temps. Elle jouait toujours aussi fort, comme si elle savait ou il se trouvait et diffusait la musique dans la salle ou il se trouvait. Il se demandait ou il avait entendu cette musique… Il traversa le bureau meublé d’un bureau, d’un ordinateur nouvelle génération et d’un téléphone.
Il entra dans la bibliothèque, sans aucun doute le lieu dans lequel il faisait bon d’être. Avec ces centaines de livres soigneusement rangés. Il s’assit dans un des fauteuils et s’abandonna à ses rêveries.
Pauline continuait de jouer, mais elle était moins vivante qu’avant, sa peine se dissipait, Jack n’était qu’un idiot. Il ne savait pas ce qu’il manquait… Elle avait déjà tout prévu… Mais tant pi. Peut-être que si il la voyait dans les bras d’un autre il deviendrait jaloux et voudrait à nouveau d’elle. Il ne pouvait pas avoir cesser de l’aimer aussi brutalement !
Jack se leva, la musique ne retentissait plus. Il alla dans sa chambre, sortit ses affaires, enfin, il frappa à la porte de Pauline. Elle ne répondit pas, alors que des notes montaient encore.
« -Caro’… Je vais prendre une douche, j’en ai bien besoins ! Si jamais tu veux…
Non, c’était trop osé. Elle n’oserait pas, mais il voulait la provoquer. Elle ne le ferait pas, son esprit n’est pas aussi tordu que le sien. Il attrapa ses affaires de toilette et ses habits, puis il glissa jusqu’à la salle de bain. Elle était recouverte de carrelage bleu, aussi bien aux murs qu’au sol. Il posa ses affaires à côté de la baignoire. Il se déshabilla, entra dans le bac à douche et des jets d’eau l’arrosèrent. Plusieurs jets s’activèrent, deux au niveau du bassin, un jet normal jaillissant du plafond et un dernier venant d’entre les pieds. Il fut surpris et failli tomber, il se retint là ou il pouvait. La porte s’ouvrit, quelqu’un entra, il n’y avait qu’elle et lui. Elle se déshabilla à son tour, et sans jeter un regard à l’homme elle rempli la baignoire d’eau. Elle entra dedans et se prélassa.
« -Je suis désolé pour tout à l’heure, marmonna-t-elle.
-Je sais, moi aussi je ne voulais pas être aussi… brusque.
-Pourtant tu l’as été… Je pensais que tu m’aimais encore !
-L’amour ne se contrôle pas, et j’en suis désolé. Je suis passé à côté d’un nombre impressionnant de filles simplement parce que je ne les aimais pas comme elles le souhaitaient, expliqua Jack en se lavant.
-La seule chose que je veux c’est que tu m’aimes, peut m’importe à quel point.
-Mais si le cœur n’y est pas, alors il vaut mieux ne rien faire. Je t’aimais, mais tu es trop jeune selon moi, tu as encore de nombreuses choses à apprendre. La vie te réserve des mystères que tu devras découvrir avant que je n’éprouve quelque chose pour toi. Tiens par exemple…

Il glissa la tête hors de la douche, elle était debout, en train de se laver, il ne rougissait pas pour autant, il jetait un coup d’œil à son bas-ventre :
-… Par exemple je suis sur que tu es toujours vierge !
Elle lui jeta un regard noir et se rassit brutalement, faisant gicler de l’eau partout autour de la baignoire.
-Je le suis restée pour toi ! Expliqua-t-elle, sur la défensive.
-Mais vis la vie qui t’est offerte ! Combien de types ont voulu te tripoter en 4 ans ? Je dirais une bonne dizaine vu que tu es une gentille fille ! Cependant, tu as toujours résisté pour moi, alors que tu aurais du te laisser faire.
-Je n’étais pas prête !
-Et comme par hasard lorsque j’arrive je suis sur que tu es prête et que tu écarterais les jambes si je te le demande !
-Lorsque l’amour est là c’est mieux.
-Tu n’as donc jamais été amoureuse en 4 ans ? C’est tout simplement impossible !
-Pourtant ça l’est… »
Leur conversation se termina lorsqu’ils entendirent quelqu’un ouvrir la porte au rez-de-chaussée. Ils se regardèrent, pétrifiés. Elle plus que lui étant donné son regard. Elle sortit en vitesse et mit son peignoir. Il en profita pour la regarder de bas en haut… Elle était magnifique. Elle sortit en hâte et alla accueillir l’invité ou invitée. Jack l’entendait distinctement :
« -Salut Crimien, ça va ?
-Ouais, mais… Tu fais quoi dans cette tenue ?
Elle devait être embarrassée car elle marqua un petit temps de réflexion ponctué par des « Ben… », et des « Euh… » avant de répondre :
-Ben… Jack est revenu après 4 ans d’absence… et je me prépare pour la soirée… Tu vois quoi ! Il faut me faire belle !
Elle pouffa, ce qui n’était pas son habitude. Crimien sauta sur l’occasion :
-Jack est de retour ? Putain ! JACK !
Et merde… Il sortit de sous la douche, se sécha en vitesse pendant que Pauline tentait de gagner du temps :
-Ben en faite, il vient d’entrer sous la douche… Je lui ai laissé la place lorsque tu as sonné… Tu vois quoi ?
-Ah… Ben c’est à quelle heure ce soir ?
-20 heures 30. On va faire une petite fête dans la cave ! Tu vois quoi ! Elle à la superficie de la villa alors c’est mieux pour danser.
-Attend, tu veux dire que Jack va danser ? Il détestait danser il y a 4 ans. Il avait même fait pleurer une bonne dizaine de filles lorsqu’il avait accepté à contrecœur de danser avec toi.
-C’est pour ça que je suis tombée amoureuse de lui… C’était magique qu’il me dise oui à moi et pas aux autres.
Jack arriva en haut des escaliers de marbre.
-Je croyais bien avoir reconnu cette voix ! Annonça-t-il.
-Jack ! Mais… T’es rapide à prendre ta douche… Marmonna Crimien.
-Normal ! On la prenait en même temps ! Annonça l’homme sans gênes pour autant.
-Que… Commença Pauline.
Crimien paraissait assommé, ils prenaient leur douche ensemble ? C’était un truc qu’on faisait en couple ça !
Jack se rattrapa :
-Enfin non, j’étais sous la douche et elle dans le bain. C’est ça, oui. Tu sais ce que c’est, le… L’amour !
Elle lui jeta un regard en coin, une lueur d’espoir étincela en elle. Tout n’étais pas perdu. Maintenant qu’il avait commencé à jouer à ce jeu, il ne pouvait plus reculer, il allait devoir danser avec elle ce soir, lui tenir la main, lui dire des mots doux et même l’embrasser devant tout le monde… C’allait être super !
-Mais bon ! Allons parler un peu dans le salon ! Proposa Jack en prenant Pauline par les épaules.
Ils allèrent s’assoir dans le canapé, elle s’agenouilla à côté de l’homme et prit sa main. Il rougit, mais tenta de la cacher tant bien que mal à Crimien.
-Bon ? Ca fait quoi de revenir ici après 4 ans d’absence ? Demanda-t-il.
-C’est étrange, j’ai l’impression que rien ni personne n’a changé, déclara-t-il.
Elle tira sa main et rougit à son tour.
-Tu penses venir nous voir ? Tu te souviens, moi, Maxence, Song-Ti et les autres !
-Je passerais vous faire un petit bonjour sans doute ! Mais je suis venu pour décompresser après les épreuves d’entrée en 2e année d’étude !
Ils sourirent bêtement, enfin, Crimien cassa le silence :
-Bon, je crois que je vais y aller. Jack, à ce soir !
-A plus tard Crimien !
Il se leva, ils l’accompagnèrent à l’entrée. Il les regarda longtemps, Jack ne savait pas vraiment ce qu’il attendait. Il déclara enfin :
-Vous faites un joli couple ! »
Enfin il partit. Ils continuaient à se tenir la main. Elle n’osait pas vraiment dire quoi que ce soit. C’était un moment de pu bonheur pour elle, sentiment partagé, il avait retrouvé les sentiments enfouis en lui… Ils s’aimaient, c’était le début d’une belle histoire… Enfin, il annonça :
« -Ca te dirait d’aller prendre une douche ? »